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Photo du rédacteurLéa Moreau

ABBA : Un dernier au revoir !

L'un des plus célèbres groupes de la génération de nos parents a fait un retour improbable sur la scène musicale, en dévoilant deux singles en septembre et un nouvel album le 5 novembre dernier. Loin d’avoir conquis tous les cœurs de la critique, il a tout de même ravi les fans nostalgiques, baignant dans leur univers depuis toujours.



Le premier single I Still Have Faith In You plante déjà le décor. Un décor très nostalgique d'une époque révolue, mais qui reste ancrée dans les mémoires de chacun : "Through all these years that faith lives on, somehow. There was a union" (À travers toutes ces années, cette foi est restée, d'une manière ou d'une autre. Il y avait une union).


Le clip nous le révèle en insérant des extraits de documentaires ou de concerts. Comme une résurgence des années de gloire du groupe : "We have a story. And it survived" (Nous avons une histoire. Et elle a survécu).



Les origines d'une légende


ABBA, c’est avant tout quatre jeunes suédois : Agnetha Fältskog, Anni-Frid Lyngstad, Benny Andersson et Björn Ulvaeus. Ils voient leur carrière décoller suite à leur victoire à l’Eurovision en 1974 avec le titre Waterloo. Et oui, l'époque où l'Eurovision créait des stars internationales est bien loin…


Abba en 1974 ( © Photo archives AFP)

Le groupe devient un phénomène planétaire de pop disco, faisant danser toute la planète avec des tubes comme Mamma Mia, Money Money ou encore Dancing Queen. Des chansons qui passent toujours en soirée et dont il est impossible de se lasser.



Ils deviennent aussi des "models fashion" avec leurs costumes excentriques, associés au kitsch des années 70. Inutile de vous les présenter davantage...


Improbable mais vrai, ABBA revient donc 40 ans après leur séparation en 1982, même s’ils s’étaient réunis lors de la première de la comédie musicale Mamma Mia à Londres en 2005. Pour les cinéphiles, cette comédie est tellement rafraîchissante que l'on ne peut que vous la conseiller !


Un retour longuement préparé


À la surprise générale en 2018, ABBA annonce l’enregistrement de deux nouveaux titres qui seront présents sur un neuvième album. Une annonce qui a mis le doute dans les têtes de plusieurs fans, mais qui s’est finalement concrétisée.


Leur nouvel album, intitulé Voyage, est le fruit d’un projet de longue haleine : un concert d’avatars numériques. Des hologrammes les représentants jeunes et à leur apogée musical interpréteront leurs tubes à leur place. Cette idée résulte d’un partenariat avec une société d’effets spéciaux, et pas n’importe laquelle ! On vous le donne en mille : celle du père de Star Wars, Georges Lucas. Rien que ça.


"Au début, c'était seulement deux chansons, et puis on s'est dit : "Peut être qu'on pourrait en faire quelques autres" (...) et puis j'ai demandé : 'Et si on faisait un album complet ?'

Benny Andersson lors de l'annonce de l'album.


ABBA sous forme d'hologrammes ( © ABBA)

Et ce n’est pas tout : une salle de trois mille places doit être construite à Londres — Le Royaume-Uni étant connu comme le berceau du succès du groupe en Europe — pour accueillir leurs avatars à partir du 27 mai 2022. Ces clones seront l’occasion pour le public de revivre les années seventies et pour nous, jeunots, de nous y plonger !



Certes, il est un peu décevant de ne pas les voir en personne, mais le groupe avait prévenu. En effet, ils avaient refusé de faire une tournée mondiale de 100 dates à 1 milliard de dollars. Dans ce cas, le jeu vaut-il la chandelle ?



L'originalité du son ABBA


ABBA est loin d’avoir perdu en originalité avec le temps, au contraire ! Certes, les voix des deux chanteuses ne sont plus aussi puissantes qu’auparavant, mais elles apportent plus d’intensité et de sensibilité aux chansons.


Dix titres composent cet album, tous différents les uns des autres. Malgré deux chansons dansantes, la majorité du contenu de Voyage est très mélodieux. Par exemple : Little Things est une chanson de Noël, tout comme Bumblebee, portées par des notes légères, des flûtes, un chœur d’enfants et des clochettes.


Un air dramatique et très intense se dégage, au contraire, du single Keep An Eye On Dan. La dernière valse de l’album est portée par Ode To Freedom, qui sonne comme un hymne à la joie. On y trouve très peu de paroles, mais la douceur de la musique nous transporte à tel point qu’il est facile de se laisser happer.


Petit coup de cœur néanmoins pour la chanson entraînante Don’t Shut Me Down.

Le single est tout aussi mélancolique au début qu'exaltant lors du refrain. Les voix se marient à merveille pour former une chanson, qui selon beaucoup, est remarquable.


Elle apparaît comme une réponse aux fans, qui espéraient depuis si longtemps voir le groupe se reformer : "You asked me not to leave. Well, here I am again" (Tu m'as demandé de ne pas partir. Et bien me revoilà).



Une réception triomphale


Même si certains critiquent l’album du groupe, Benny Andersson est cash : lui n’est pas du même avis. Et puis, "Si cela n'avait pas été assez bien, nous n'en aurions rien fait".


"Nous n'avons rien à prouver — qu'est-ce que ça peut faire si les gens pensent que nous étions meilleurs avant ".

Banny Andersson dans une interview au quotidien suédois Dagens Nyheter.


En France, ABBA signe le troisième meilleur démarrage de l’année et s’est hissé au sommet des charts une semaine après sa sortie le 5 novembre. Une première dans notre pays. Même effet au Royaume-Uni, où l’album s’est vendu à plus de 204 000 exemplaires en sept jours, le plus grand lancement d'un album en quatre ans, depuis Divide d’Ed Sheeran. En tout : plus de 400 000 exemplaires vendus !


Le quatuor suédois est également numéro un aux Pays-Bas, en Australie et Nouvelle-Zélande, Belgique, Irlande, Norvège, Suisse, Japon, et évidemment en Suède. Mais jusqu’à quand ? (L’album d’Adèle arrive le 19 novembre…)



Le neuvième album sera bel et bien le dernier du groupe suédois, alors profitez bien de ce dernier Voyage.

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