Ce vendredi 5 novembre, le rappeur américain Travis Scott lançait la troisième édition du Astroworld Festival, évènement organisé tous les ans dans sa ville natale, Houston (Texas). Ce qui devait être une soirée sous le signe de la musique et de l'amusement s'est transformé en réel champ de guerre.
Les fans du rappeur et de musique étaient impatients de pouvoir refouler le sol du Astroworld Festival, après avoir vu l'édition 2020 être annulée pour cause de Covid-19. L'évènement s'annonçait plus que déjanté, avec une line up digne des plus grands festivals : Tame Impala, Earth Wind & Fire, SZA ou encore Bad Bunny avaient répondu présents.
Le festival affichait déjà complet avant son commencement. 50 000 personnes étaient sur place le vendredi soir, premier jour d'un week-end de folie.
La tempête avant l'ouragan
Compliqué de ne pas répondre présent à un tel évènement, surtout quand il ne reste plus de place. Le 5 mai dernier, soit exactement cinq mois avant le drame, Travis Scott annonçait sur Instagram que le festival était sold-out.
Le rappeur semblait plus que ravi de voir son projet être un succès avant même avoir commencé. Dans ce post, il annonçait également "mettre un plan en place pour réussir à faire rentrer d'autres personnes". Ces autres personnes étant celles qui n'auraient pas réussi à réserver un ticket.
Il avait continué en écrivant une phrase qu'il regrette probablement aujourd'hui : "même si je dois vous faire rentrer en douce". Les fans ont l'air d'avoir pris ces mots très au sérieux, puisque des centaines d'entre eux ont réussi à passer au-dessus des barrières de sécurité, et donc, d'accéder au festival.
Avant même que le show ne commence, les normes de sécurité était déjà brisées. Pourtant, Travis Scott monte tout de même sur scène quelques heures plus tard. Le début d'une nuit d'horreur pour la foule.
Un mouvement de foule meurtrier
Des mouvements de foule en concert, jusque-là, rien de bien anormal. Mais des mouvements de foule comprenant plus de 50 000 personnes, ça inquiète beaucoup plus. Aux alentours de 21h (heure locale), les bousculades commencent. Certains perdent connaissances, d'autres essayent tant bien que mal de sortir de la foule.
La foule commence à se presser vers le devant de la scène, les personnes présentes s'écrasent les unes sur les autres. Ceux qui se retrouvent sur le sol ne seront pas relevés par ceux qui tiennent le coup. Beaucoup se feront marcher dessus.
Certaines personnes présentes se rendent compte de l'atrocité qui est en train de prendre lieu. Un homme et une femme vont tenter d'alerter la sécurité, sans succès. Ils prennent alors une décision radicale : monter sur la plateforme réservée à un cadreur pour lui demander d'arrêter de suite le massacre. Ce dernier leur demande de descendre à plusieurs reprises, avant de les menacer de les jeter de la plateforme.
Le public, lui, scandera à plusieurs reprises "Arrête le concert !" dès que Travis Scott finit de chanter l'un de ses morceaux. Encore une fois, ils seront ignorés. Des véhicules d'urgence ont tenté de calmer les mouvements de foule, en vain. L'évènement sera finalement arrêté après que le chef exécutif de la police présent sur place le demande aux organisateurs du festival et à Live Nation.
8 morts, 2 plaintes déposées
Le bilan a très vite été dévoilé : au moins 8 morts, plus de 300 blessés dont 25 transportés à l'hôpital. Les victimes sont toutes âgées entre 14 et 27 ans. Du côté judiciaire, les plaintes commencent à tomber.
L'un des blessés, Manuel Souza, poursuit Live Nation et Travis Scott en justice pour ce drame qu'il considère "évitable et prévisible". Une autre personne grièvement blessée, Kristian Paredes, porte lui aussi plainte contre les organisateurs, Travis Scott, mais également Drake, qui l'a rejoint sur scène.
Selon Kristian Paredes, les deux rappeurs ont largement contribué au chaos qui régnait déjà dans la foule.
De son côté, le rappeur s'est dit "absolument dévasté" sur les réseaux sociaux, envoyant son soutien et ses prières aux familles des victimes. Il s'est aussi engagé à personnellement rembourser toutes les personnes qui avaient acheté leurs billets pour le festival.
Les internautes, eux, sont divisés en deux parties : ceux qui accusent Travis Scott d'avoir continué sa prestation malgré les alertes du public, et ceux qui affirment qu'il a arrêté, à plusieurs reprises, son concert pour aider les victimes.
La police de Houston a annoncé ouvrir une enquête pour déterminer les véritables causes du drame. La maire de la ville, Sylvester Turner, a assuré que les vidéos prises de l'évènement seront analysées et les victimes entendues. Le festival, qui devait durer jusqu'au dimanche 7 novembre, a bien évidemment été annulé.
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