L’exposition "Yves Saint Laurent - une garde-robe intemporelle" s’invite du 21 octobre au 22 janvier 2022 dans l’espace Minorelle de Marcq-en-Barœul. Elle retrace le parcours du créateur, entre tradition et modernité.
L’espace Minorelle de Marcq-en-Barœul expose 15 modèles d’Yves Saint Laurent jusqu'à janvier 2022, l’occasion de retrouver des pièces intemporelles du créateur. De ses débuts dans la mode sous Christian Dior à son héritage de la petite robe noire de Coco Chanel : le créateur est d’abord un éclectique aux multiples influences qui souhaite rendre hommage à la femme moderne.
L'Algérie au cœur de son travail
Yves Saint Laurent naît en 1936 dans une Algérie encore française. Il garde en mémoire la campagne "noire de soleil" et la somptuosité des couleurs de cette région, si chère à l’écrivain Albert Camus, lui aussi français d'Algérie.
La saharienne est la pièce qui symbolise la passion d’Yves Saint Laurent pour l’Afrique. Ce vêtement fonctionnel et confortable, qui n’est pas sans rappeler l’habit colonial, devient l’étendard d’une mode unisexe.
Elle est proposée dès 1969 en prêt-à-porter dans sa boutique. La femme Saint Laurent a du caractère et ne sacrifie rien à l’élégance. La cape style "Burnous" témoigne aussi d'un créateur qui appréciait les mythes africains, rappelant une tradition artistique française passionnée par l'Orient depuis le XVIIIᵉ siècle.
"Je veux donner aux femmes une garde-robe universelle"
En 1960, la révolution des mœurs sexuelles amène Yves Saint Laurent à repenser le genre. Il est inspiré par des photographies de Marlene Dietrich et son port du costume masculin pour son tailleur pantalon. Dès 1966, le créateur propose ce qui devient son label : le smoking féminin.
Sortant de tout conservatisme, la femme élégante est minimaliste dans un compromis entre masculin et féminin. Yves Saint Laurent rompt l’homogénéité des défilés parisiens et n’hésite pas à transgresser. Sa blouse russe incarne ses multiples inspirations issues de la littérature, de la peinture, de l'opéra, mais aussi des folklores.
Dans son éloge au corps de la femme, Yves Saint Laurent joue des matières, même des plus transparentes. En 1969, il n'hésite pas à utiliser l'organza dans son ensemble blouse-jupe. Le créateur ne cherche pas la provocation, il souhaite plutôt "transfigurer les femmes", d'après les termes de Christian Dior. À partir des années 1970, les femmes qui portent les blouses transparentes de Saint Laurent sans soutien-gorge incarnent l'audace et redéfinissent la féminité.
L'exposition "Yves Saint Laurent, garde-robe intemporelle" est à retrouver au salon de thé du Minorelle, 25 Rue Raymond Derain à Marcq-en-Barœul.
Entrée gratuite et accessible à tous du mardi au dimanche.
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